Modélisation : temps de développement
J’ai commencé à développer des modèles pour les entreprises
au début 1970, donc il y a plus de 45 ans. Diplômé de l’ENSIMAG, j’étais alors
étudiant au MIT, pour un Ph.D. (doctorat) en recherche opérationnelle. J’ai pour
cela créé ma première société de conseil avec mon directeur de thèse quand
j’étais encore étudiant. Toutes ces années de conseil représentent une certaine
expérience :)
En plus de 45 ans, j’ai développé plus de 1.000 modèles,
pour plus de 100 entreprises, dans plus de 10 pays. Au début en Fortran et en
assembleur, puis sur Visicalc (le premier tableur, en 1979), Multiplan (à
partir de 1982) et enfin – depuis 1985 – exclusivement sur Excel.
Ce qui m’a toujours frappé, c’est l’écart phénoménal que
l’on peut constater entre des modèles créés par monsieur tout-le-monde et des
modèles réellement performants : un modèle efficace est développé bien plus
rapidement, se calcule sensiblement plus vite et occupe beaucoup moins de place
en mémoire. Un modèle efficace représente donc une situation de win-win-win par
rapport à un modèle lambda !
Le tableau ci-dessous illustre quelques écarts entre les
temps demandés pour un développement en interne et ceux que j’ai proposés en
devis forfaitaire (et que j’ai tenus).
Notez l’excellente performance d’EdF : avec son écart
représentant seulement un facteur 4, EdF est la société où j’ai trouvé le plus
petit écart avec mon propre temps de développement.
Chaque fois que je me suis trouvé en concurrence avec
d’autres sociétés de conseil dans le cadre d’un appel d’offres, mon devis a
toujours été entre 3 et 10 fois moins cher que celui du second moins-disant (je
ne parle même pas des autres).
Quand un modèle est développé plus rapidement, il est non
seulement plus économique mais aussi « meilleur » ! En effet, si un modèle est
développé en 3 jours, il a bien plus de chances de coller à la réalité et aux
besoins que s’il avait été développé en 6 mois, temps durant lequel la
situation que l’on modélise va évoluer et rendre par conséquent le modèle plus
ou moins obsolète dès sa sortie.
Il m’est même arrivé une fois qu’un client – l’Institut
Géographique National (IGN) en la matière – vienne me voir après que deux des
plus grandes sociétés de conseil françaises aient déclaré que leur problème ne
pouvait pas être modélisé. Il s’agissait d’un modèle devant proposer le matin,
en fonction de la carte météo, quels avions devaient partir faire quelles
missions, à quels endroits, en se ravitaillant si nécessaire dans quels
aéroports, en embarquant quels appareils d’enregistrement, et ce avec quel
équipage…
thiriez@hec.fr